mercoledì 30 novembre 2011

Les prêtes dans les associations de fidèles (3)

4. Un document du Conseil Pontifical pour les Laïcs. Je voudrais à présent faire référence à un document du Conseil Pontifical pour les Laïcs qui s’intitule Les prêtres au sein des associations de fidèles. Identité et Mission, en date du 4 août 1981, fête du Saint Curé d’Ars, patron du clergé qui prend soin des âmes. Ce document, après une longue étude théologique sur l’ordre sacré, affrontait comme thème principal la nature du service ministériel rendu dans les associations de fidèles par les prêtres, en tant qu’assistants ecclésiastiques. Presque trente ans après la publication de ce document, le Conseil Pontifical pour les Laïcs, pour contribuer à l’Année sacerdotale convoquée par Benoît XVI, a pensé qu’il serait utile de rédiger un nouveau document qui ait également pour but d’affronter la question de la participation des prêtres aux nouvelles communautés, en tenant compte des développements de la nouvelle saison agrégative des fidèles laïcs dans laquelle nous nous trouvons et à laquelle le Pape Jean-Paul II faisait allusion dans l’Exhortation apostolique Christifideles laici . Ce document est actuellement en phase d’élaboration mais je voudrais quand même discuter avec vous quelques unes des idées forces qui en sont à la base. L’originalité de ce nouveau document se trouve dans la réflexion sur la coprésence de fidèles laïcs et de ministres sacrés au sein d’une même association de fidèles, dans laquelle tous œuvrent ensemble à la promotion de la sainteté et à celle des activités d’évangélisation. Ce sujet, en effet, n’a encore jamais été développé d’une manière organique, alors qu’en fait cette coprésence existe déjà dans diverses réalités associatives reconnues par le Dicastère. Il s’agit d’une situation dans laquelle le prêtre n’est pas seulement un ministre qui se met à la disposition des fidèles laïcs pour leur offrir sa propre expérience pastorale à travers l’exercice du ministère sacré, mais un prêtre qui se nourrit lui aussi du charisme de la réalité agrégative, comme celui d’une communauté nouvelle, de la même manière que les autres fidèles laïcs qui en font partie. Le c. 298, § 1 CIC précise qu’il existe des associations de fidèles composées de clercs et de laïcs, c’est-à-dire des associations “mixtes”. Le droit est reconnu ainsi pour les prêtres de s’associer non seulement avec d’autres prêtres en vue d’objectifs concernant l’état clérical (CIC, c. 278, § 1), mais aussi de s’associer avec des fidèles laïcs pour atteindre des finalités communes . Le point de départ est bien entendu celui du droit des prêtres à s’associer, un droit qui appartient à tous les christifideles et, donc, aussi aux prêtres. Le prêtre est avant tout un fidèle chrétien, un membre de l’Église du Christ. C’est celle-ci l’identité qui dérive de la vocation chrétienne commune reçue à travers le sacrement du baptême . Dans les réalités associatives qui ont à leur base un charisme original —surtout dans les communautés nouvelles — les prêtres peuvent trouver les moyens spirituels et doctrinaux pour vivre leur propre vocation sacerdotale, et recevoir en outre une bonne formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale de façon systématique et permanente. Les prêtres adhèrent aux communautés nouvelles comme une réponse à un appel particulier de Dieu, et non pas parce qu’ils y trouvent ce qui manque dans leurs presbytères diocésains respectifs. S’il en était ainsi, les communautés nouvelles représenteraient des réalités alternatives dans l’Église, pour combler les lacunes des autres institutions. Ce n’est certainement pas le cas. De nombreux diocèses offrent à leurs prêtres les moyens adéquats pour une formation permanente. C’est pourquoi il est important de souligner que l’adhésion des prêtes aux réalités ecclésiales est la conséquence d’une vocation spécifique qu’ils ont reçue, et que cette vocation ne se heurte pas aux finalités qui caractérisent le fait d’être un prêtre diocésain dans l’Église . Les prêtres diocésains qui font partie des mouvements ecclésiaux n’ont pas l’intention de “faire des groupistes” dans le Diocèse, et encore moins de “diviser” le presbytère (l’objection la plus commune). Au contraire, ceux-ci veulent favoriser l’unité entre les clercs, la fraternité sacerdotale et l’aide réciproque, ainsi que l’obéissance et la communion avec l’Évêque et tous les membres du peuple de Dieu. Ils perçoivent avec une acuité particulière l’appel à la mission de l’Église et la catholicité des Églises locales. En 1998, l’alors cardinal Joseph Ratzinger dans son discours intitulé Les mouvements ecclésiaux et leur lieu théologique notait l’importance que le sacerdoce «soit lui-même vécu comme un charisme. Le prêtre doit être un “inspiré”, un homo spiritualis, un homme qui soit éveillé et inspiré par l’Esprit Saint» . Cette considération sur le fait de vivre le sacerdoce de manière charismatique peut être très utile aux prêtres, afin que le ministère sacré ne soit pas pris comme un “cumul de fonctions”, ou bien un ensemble de “services à distribuer à la communauté”. Cela évite également que le prêtre ne devienne un “fonctionnaire ecclésial”, mais plutôt qu’il soit un véritable homme de Dieu.